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ÉCOLES DE MYSTÈRES ET ESSÉNIENS


0 — INTRODUCTION


grotte de Quran

Il y a très longtemps et pendant des siècles, des hommes réunis en tribus et clans partageaient des valeurs et des règles qu’ils liaient au monde surnaturel. Leurs croyances en une pensée magique leur apportaient des réponses aux questions essentielles indissociables de l’évolution humaine et de la maturation intellectuelle.: les origines, la reproduction, les saisons, les catastrophes, le Soleil, les étoiles et le ciel, la Lune, les cycles, la vie, la mort, le bien et le mal, l’esprit… Dès le paléolithique, les hommes ont inventé des mythologies et des cosmogonies d'origine, donnant lieu à des rituels, des règles de vie, des cultes funéraires. L'anthropologie, l'ethnologie et la préhistoire peuvent-elles nous éclairer sur les origines, voire les «.fondements.» des phénomènes religieux. Mythologie, chamanisme, ou animisme, quelles sont les fonctions de ces croyances et de ces pratiques.? Au-delà des diversités culturelles, y a-t-il une armature commune à toutes les religions.? Cette armature, que ce soit sur le plan physique ou sur le plan spirituel et ceci depuis l’origine de la création, ou éternellement s’il n’y a pas eu de commencement, s’appuie sur le principe de la dualité, positif (Yang) et négatif (Yin), qui fonctionne en permanence dans tout l’univers. Sur Terre, au fil des millénaires et en fonction de ses besoins d’évolution, l’humanité s’est donc dotée de religions (Yin). Globalement, ces dernières ont pour objet de réunir, sous le plus petit commun dénominateur, un maximum d’humains afin que ceux-ci puissent accomplir ensemble leur évolution civilisatrice, humanitaire et moralisatrice alors qu’une multitude de différences et d’inégalités les séparent. D’autre part, le principe Yang se manifeste au travers de groupes d’humains plus axés sur la spiritualité et qui s’efforcent d’entretenir l’équilibre, la voie du milieu, pour le bien spirituel de la planète. Depuis des millénaires, ces groupes étudient le développement des facultés de la nature psychique et spirituelle de l’homme. Ces organisations temporelles, voire intemporelles, au niveau de sagesse incommensurable, distillent une connaissance spirituelle selon les besoins de chaque époque. La plupart des grands prophètes sont issus de leur rang. Leurs travaux sont souvent repris par les religions au fil de leur évolution. Dans le cadre de cet écrit, nous ne parlerons que de la Grande Fraternité Blanche (G.F.B.) en Palestine, du temps du Christ.



1 — ANALYSE DE LA GRANDE FRATERNITÉ BLANCHE (G.F.B.)


1.1. — Prolégomènes


Selon la Tradition, la G.F.B. naquit donc officiellement en Égypte, après que les émigrants atlantidéens et les principaux maîtres, qui les accompagnaient, eussent réussi à faire une profonde impression sur de nombreux égyptiens parmi les plus avancés et les plus instruits, donnant ainsi naissance à une alliance. Des écoles et des édifices d’une grande science furent créés en Égypte comme le centre du savoir dans le monde pour plusieurs siècles. Dans les premiers stades de ces alliances, Thoutmosis III et Thoutmosis IV furent les chefs et les promoteurs de ces écoles de savoir. Ils furent sans aucun doute «.initiés.», ou d’une manière solennelle, instruits dans les écoles secrètes atlantidéennes. Ce fut à partir de cette époque que les Atlantidéens qui s’étaient introduits dans la société égyptienne devinrent étroitement associés à certains pharaons. Cette alliance fit lentement et secrètement progresser le développement intellectuel et mystique de la nation égyptienne. Naturellement, cela s’accomplit en rencontrant de grands obstacles élevés par la prêtrise d’Égypte qui entretenait les croyances superstitieuses d’adoration des idoles chez le peuple ignorant. Aujourd’hui, quelques ordres traditionnels sont, plus ou moins, les héritiers spirituels de la G.F.B. d’alors.


Par conséquent et depuis des millénaires, la G.F.B. peut-être considérée comme une école de mystère avec ses membres, les mystes (aujourd'hui mystiques). Le terme de myste désigne la personne qui recevait une initiation aux mystères, qui était admise à une «.gnose.» ou connaissance secrète des réalités de la vie et de la mort. Par sa technique et sa pratique, le mystique cherchait les réponses aux mystères qui tourmentaient depuis longtemps les penseurs et les chercheurs. Mais chaque fois que des théologiens, des métaphysiciens et des philosophes ont donné leurs explications spéculatives des mystères comme ceux de la naissance et de la mort humaine et de la place de l'homme dans la vie, le mystique a toujours considéré qu'il ne s'agissait pas là d'une révélation cosmique, car il a toujours voulu autre chose qu'une explication rationnelle. Il avait le sentiment que la connaissance devait être intuitive, c'est-à-dire devait jaillir en un éclair dans sa conscience, d'une autre source que la réflexion de la raison humaine. Depuis l’aube de la civilisation, la G.F.B. représente plutôt un corps de doctrines mystiques et ésotériques, produit de la sagesse accumulée au cours des siècles par de nombreux esprits illuminés. Ce corps de sagesse doctrinale a été préservé dans des sanctuaires. Cependant, personne ne peut poser sa candidature pour devenir membre de la G.F.B., puisqu’il ne s’agit pas d’une unique organisation, mais d’archives, de la sagesse, préservées par un collégium, c’est-à-dire par un groupe d’ordres mystiques ayant même autorité.


La Grande Fraternité Blanche a toujours enseigné que l’homme pouvait progresser plus rapidement dans la civilisation en développant ses facultés et les qualités de sa nature psychique, au lieu de consacrer tant de pensées et de temps au développement de ses facultés et de ses pouvoirs physiques. À mesure que les siècles passaient, que les différentes sciences et les différents arts se développaient, l’homme commença à oublier ce qui se rapportait à la partie psychique et spirituelle de lui-même et il concentra sa pensée sur son développement physique.


Quand le cycle du Verseau a commencé (approximativement en l’an 1900) il se produisit un réveil dans la conscience de l’homme. Il commença à comprendre qu’avec toutes ses prouesses physiques, il ne pouvait pas accomplir autant de choses pour lui-même qu’il le pourrait par le développement de ses facultés psychiques. C’est alors que se produisit la formation de tant de mouvements métaphysiques, occultes et spirituels et de différentes formes de religion. Aujourd’hui, tandis que le cycle du Verseau se poursuit, nous voyons que les hommes et les femmes s’intéressent plus au côté psychique et spirituel de la vie qu’au côté purement religieux.


À l’origine, le mot religion ne se rapportait pas à des notions spirituelles, mais à la connaissance des grandes vérités fondamentales. Il signifiait, sous sa forme primitive, la lecture et l’étude des grands faits, conduisant les hommes à s’unir pour l’acquisition d’une certaine connaissance, celle-ci touchait aux faits de notre existence sur terre.; par exemple à savoir d’où nous venons et où nous allons. À partir de là se développa une étude de Dieu et de Ses Lois. C’est ainsi que nous avons aujourd’hui pour le mot religion un sens limité.; l’étude d’une certaine direction de pensée réduite et bien définie. Or, les hommes et les femmes du monde entier commencent à comprendre que la grande étude de la religion qui, il y a des siècles, intéressait toute l’humanité s’est rétrécie pour devenir l’étude de diverses doctrines et croyances de différentes sectes et que ce n’est plus l’étude vaste et universelle des lois et principes cosmiques qui formaient autrefois son sujet. En conséquence, afin de nous livrer à l’étude large et afin de posséder la grande connaissance du Cosmique et des relations qui lient l’homme au Cosmique et à toutes les lois universelles, nous devons sortir de la stricte religion et pénétrer dans le domaine métaphysique, occulte et mystique. C’est pourquoi nous remarquons aujourd’hui un intérêt si grand, si universel pour ces sujets.


Ainsi nous voyons que la G.F.B. a établi de belles fondations, il y a des siècles quand elle a ouvert la première école destinée à enseigner les études cosmiques universelles au lieu d’enseigner une religion étroite et sectaire. Au cours des siècles qui suivirent, les Ordres authentiques et traditionnels ont pris sa suite par filiation et sont, sans aucun doute, des guides dans cette grande révolution à l’échelle mondiale de la pensée et de l’étude. Et, bien que l’humanité ait été forcée de rétrécir ses études religieuses et de se limiter au sectarisme étroit, l’âge du Verseau a amené une réaction et, aujourd’hui, l’homme et la femme doués d’une intelligence moyenne veulent connaître les grandes vérités religieuses au sens large, les vérités qui ne se limitent pas aux sujets présentés par les différentes sectes religieuses. Ce fait montre clairement que l’homme n’est pas devenu moins religieux, mais au contraire plus, et le résultat en sera, à la fin de l’ère du Verseau, une espèce humaine meilleure, aux vues plus larges, que toutes celles qui ont jamais existé.



1.2. — L'époque fondamentale du mysticisme à la G.F.B.


Dans le cadre de ce chapitre, nous choisissons d’examiner principalement les activités et le travail de la G.F.B. sur la période de quatre ou cinq siècles qui ont précédé la naissance de Jésus. Nous pouvons considérer cette période comme l’ère qui a servi de berceau au mysticisme et à la philosophie moderne, et comme l’une des époques les plus importantes de l’histoire de la civilisation. La naissance de Jésus fut le sommet grandiose des espoirs, des aspirations, de l’attente et des conditions cosmiques qui régnaient depuis plusieurs siècles. En effet, nous pensons qu’il est absolument nécessaire d’analyser les activités de la Fraternité en Égypte et la naissance de Jésus, car c’est pendant cette période que ces activités atteignirent un sommet dans leurs manifestations. À cette époque, la G.F.B. avait établi son grand monastère et son école principale à Héliopolis. Une petite école avait été fondée à Thèbes, une autre à Fayoum, et d’autres organisations mineures avaient vu le jour juste aux portes du Caire, et en d’autres parties d’Égypte, mais finalement la Fraternité, construisit et établit son plus grand monastère et son Temple Suprême à Héliopolis (hélios Soleil, et polis ville) qui n’étaient qu’à quelques heures du Caire. Héliopolis était un centre très ancien de civilisation, mais ce n’était nullement une grande cité où Thoutmès III avait cependant érigé quelques obélisques. La raison pour laquelle la G.F.B. choisit tout spécialement la ville d’On (nom ancien d’Héliopolis) et la rendit populaire réside dans le fait que les prêtres païens avaient construit et établi un édifice des plus grands et des plus beaux pour conserver les anciens documents égyptiens. Cette merveilleuse construction devint la réserve de tous les documents royaux. Pour cette raison, les prêtres d’Héliopolis et les membres qui jouaient le rôle de scribes et d’archivistes, et qui vivaient tout près de cet édifice magnifique, devinrent les hommes les plus instruits du clergé païen. Ils avaient à leur disposition tous les documents, manuscrits et enseignements anciens, et ils utilisèrent rapidement dans une petite école qu’ils avaient créée pour le clergé et où n’étaient admis que ceux des fidèles païens qui avaient l’esprit le plus brillant.


Selon les archives du Grand Temple, la G.F.B. espérait que le jour viendrait où le clergé païen d’Égypte serait renversé complètement puisqu’il l’avait été en partie par Amenhotep IV. Elle pensait que, lorsque ce jour viendrait, elle entrerait en possession des documents précieux, des manuscrits et des autres choses qui étaient conservés dans la magnifique bibliothèque et dans les archives d’Héliopolis. Aussi, considérant le climat, les merveilleuses vibrations du lieu, la distance qui séparait Héliopolis du Caire et les facilités qu’on avait pour s’y rendre, et l’existence de ces archives, la G.F.B. jugea qu’Héliopolis était l’endroit le meilleur pour installer son temple et son monastère suprêmes.


La preuve que la Fraternité ait réussi à faire du nouveau monastère et du temple suprême une grande école de sagesse est donnée par le fait que Platon et d’autres philosophes grecs allèrent y étudier. Ils parlèrent dans leurs œuvres de la documentation merveilleuse qu’on trouvait dans ce centre du savoir. Ce fut l’existence de ce centre qui fit de l’Égypte le pays le plus éclairé du monde, celui où tous les grands hommes de nombreux pays se rendirent afin de parfaire leur éducation et de devenir les philosophes, les savants, les guides spirituels et les mystiques dont nous parle l’histoire.



Héliopolis centre de la G.F.B.


Quelques siècles plus tard, Alexandrie surpassa presque Héliopolis comme centre du savoir, car le clergé, et même des particuliers qui n’avaient aucune relation avec lui, ni avec la G.F.B., y établirent aussi des écoles. La G.F.B. elle-même finit par y créer une faculté de sciences supérieures et les deux villes devinrent ainsi rivales. En raison de leur proximité, l’existence de ces deux centres de savoir fit de l’Égypte du Nord le centre de la science dans cette partie cette partie du monde. À mesure que les siècles passaient, des étudiants de plus en plus nombreux, désirant s’instruire, uniquement dans les sciences et les arts fréquentèrent les établissements d’Alexandrie. Il ne restait plus aucun centre d’enseignement à Héliopolis, à part le monastère, le temple et les écoles de la G.F.B.. C’était-là l’une des conditions que la G.F.B. recherchait, car celui-ci donnait en effet la solitude, l’isolement et le secret désirés. L’abandon d’Héliopolis par les prêtres et par certains des mouvements éducatifs laissait beaucoup de temples et d’édifices magnifiques sans utilité et sans protection.

Le monastère que la G.F.B. construisit à Héliopolis n’était pas seulement destiné au culte et aux grandes cérémonies. Il était utilisé régulièrement pour l’initiation d’un nouveau membre important de la Fraternité. Il le fut, en particulier, pour celui qui allait devenir un grand Avatar dans des terres lointaines. La cour intérieure du monastère était un jardin magnifique, de cent vingt mètres de côté. Autour du monastère s’élevaient de nombreuses maisons construites par les grands prêtres, les instructeurs et les scribes de la G.F.B.. À côté se trouvaient des maisons plus petites comprenant une seule pièce, semblable à une cellule de moine, dans lesquelles vivaient les étudiants.


C’est pendant les quelques siècles, qui précédèrent la naissance de Jésus, que l’activité de la G.F.B. se ramifia énormément dans des pays lointains, et que différents noms furent adoptés par les différentes branches afin de se conformer au langage et aux habitudes des peuples parmi lesquels s’exerçait cette activité. C’est ainsi que nous trouvons que la branche de la G.F.B. qui œuvrait à Alexandrie prit le nom de Fraternité Essénienne. Pour le commun des mortels, le mot essénien dérive de mots grecs et égyptiens qui veulent dire «.médecin.» comme on le croit communément. Le mot vient en réalité du mot égyptien «.kashai.» qui veut dire «.secret.». Et il existe un mot juif de consonance similaire «.chsahi.» qui signifie secret ou silence, et ce mot se serait naturellement transformé en «.essaios.» ou «.esséniens.» dénotant une signification «.secrète.» ou «.mystique.».


D’un autre côté, la guérison étant une partie essentielle de l’œuvre entreprise par la G.F.B., il s’ensuivit qu’une autre branche formée par les Grecs prit le nom de «.Thérapeutes.», ce qui veut dire naturellement, guérisseurs, ou fraternité de guérisseurs et médecins. Nous trouvons l’origine de la Fraternité Essénienne qui devait finalement établir son quartier général en Terre Sainte.


Selon certaines sources, Jésus ayant atteint sa douzième année et après avoir commencé ses voyages dans d’autres pays pour s’instruire, retourna à Héliopolis où il entra au monastère de la G.F.B.. Cette dernière possédait un grand laboratoire, et les scribes qui s’y trouvaient préparaient les enseignements sous forme de manuscrits pour les distribuer aux différentes branches des divers pays. En ce temps, les philosophes qui désiraient suivre les enseignements mystiques de la G.F.B. venaient de nombreux pays et, après s’être perfectionnés dans ces études, repartaient comme membres confirmés pour répandre ouvertement une philosophie d’une nature plus générale qui serait utile pour le grand public. En même temps, ils devaient conduire le travail avec seulement ceux qui étaient qualifiés pour poursuivre des études dans ce sens.


D’après ce qui précède, on peut constater, que la G.F.B. devint rapidement une organisation vaste et puissante et qu’elle construisit, notamment en Palestine, les fondations qui servirent à la civilisation pendant de nombreux siècles. Cependant, il est impossible d’établir avec précision quand la Fraternité Essénienne s’établit en Palestine, mais il est certain que c’est longtemps avant l’ère Chrétienne.



Le Mont Carmel et Élisée


Élysée, qui était instruit des écoles de mystères d’Égypte, était allé en Palestine et s’était établi dans les ruines d’un antique monastère au sommet du Mont Carmel. Le monastère fut reconstruit sous sa direction et d’autres bâtiments furent élevés. Nous voyons que les comptes-rendus que la Bible donne des expériences d’Élisée sont très semblables aux comptes-rendus qui figurent dans les documents du Grand Temple. Lorsque les premiers Esséniens entrèrent en Palestine, ils établirent d’abord une colonie provisoire sur les rives du Jourdain, puis ils gagnèrent la Galilée. Cette communauté exista tout au long des siècles qui précédèrent l’ère chrétienne, et elle était à son apogée au temps du ministère de Jésus. À une certaine époque, entre l’établissement de la communauté en Galilée et l’ère chrétienne, la Fraternité Essénienne édifia son temple ou monastère suprême pour la Palestine au sommet du Mont Carmel. C’est là que le quartier général pour toute la Palestine demeura pendant des siècles après le début de l’ère chrétienne.


La communauté essénienne de Galilée était particulière à bien des points de vue, bien qu’elle fut caractérisée par des idéaux esséniens. Avant l’ère chrétienne, il faut savoir que la Galilée était une terre pour les hérétiques de toute espèce. Tout en faisant partie intégrante de la Palestine et soumise à la domination romaine, c’était néanmoins une province plus ou moins isolée dans laquelle un bon nombre de Juifs, qui ne pouvaient pas accepter la foi juive dans toute son orthodoxie, s’étaient réfugiés. Des païens et un grand nombre de Grecs, qui apportaient avec eux la mythologie et les rites grecs, étaient aussi venus en Galilée. Ce mélange faisait de la Galilée une région de Palestine non juive caractéristique. C’est pour cette raison que les Esséniens y allèrent aussi.

Dans d’anciens documents historiques, nous pouvons constater, qu’à un certain moment de la transformation de la Galilée en pays non juif, il fut ordonné à tous les Juifs de quitter la Galilée et de retourner en Judée. Ceci avait évidemment pour but que les Juifs qui avaient perdu la foi en leur religion juive quittent un milieu où il n’existait aucune forme de judaïsme et retournent dans une région de la Palestine où ils se retrouveraient constamment en contact avec des Juifs strictement orthodoxes qui, peut-être, les amèneraient par leur influence à retourner dans les synagogues et à adopter de nouveau la foi juive. Toutes les histoires de Palestine et de Judée nous parlent du grand exode des Juifs de Galilée, exode qui fit de la Galilée une région où ne se trouvait plus aucun Juif. Cet événement est rapporté dans l’Encyclopédie Juive, dans l’Encyclopédie Catholique et dans toutes les histoires générales de Palestine.


Cet exode des Juifs de Galilée se passa juste au moment où les Esséniens venaient de fonder leur communauté en ce lieu. Ainsi, les Esséniens se trouvaient dans une région où ils étaient en contact uniquement avec des Grecs, des païens, des Arabes et d’autres gens qui étaient souples et accommodants dans leurs croyances religieuses et politiques, et qui n’avaient aucune animosité particulière à l’égard de n’importe quelle secte ou école de pensée. C’était là une chose très importante pour les Esséniens, car ils formaient une secte paisible et ne cherchaient pas à convertir les gens. Ils demandaient seulement qu’on les laisse vivre tranquillement à leur façon et construire une organisation pour leur peuple, selon leurs propres croyances.


Nous voyons que les Esséniens de Palestine n’étaient pas différents des Rosicruciens ou des membres de la Grande Fraternité Blanche qui partirent pour d’autres pays, tels, par exemple, ceux qui partirent pour la Grèce où ils adoptèrent le nom de «.Thérapeutes.» au lieu de celui «.d’Esséniens.». Les noms adoptés par les branches extérieures de la Grande Fraternité Blanche ne voulaient rien dire de particulier.; c’était simplement des noms qui permettaient aux gens de les connaître. Les Esséniens de Palestine suivaient les règles de la Grande Fraternité Blanche d’Égypte. Comme ils avaient adopté des vêtements blancs, les Esséniens étaient désignés sous le nom de «.Frères en Blanc.» dans de nombreux écrits sacrés qui traitent des sectes en Palestine.


Ils construisirent beaucoup de maisons en Galilée et vivaient dans un cadre magnifique. Ils exerçaient différents métiers qui n’étaient pas destructeurs. Par exemple, leurs membres n’étaient jamais bouchers.; ils n’exerçaient jamais de métiers qui détruisaient la vie animale ou végétale. Ils étaient presque tous occupés à des professions constructives.: ils étaient charpentiers, bâtisseurs, tisserands, etc.


Il est faux de dire que les Esséniens n’avaient pas le droit de se marier. En fait, ils avaient une très belle cérémonie qui trouve son reflet dans le mariage chrétien d’aujourd’hui. Cependant, ils insistaient sur le point que seuls devaient se marier ceux qui bien assortis et dont le mariage était approuvé par la Fraternité. Qu’il y ait eu parmi les Esséniens un grand nombre de dirigeants qui n’étaient pas mariés est exact. La seule explication donnée dans les documents esséniens, c’est que ces hommes avaient consacré leur vie au travail de l’organisation et qu’ils avaient l’intention de devenir les hôtes du grand monastère où ne vivait aucune femme, et où il n’était pas souhaitable d’avoir des hommes mariés avec leur famille. Les membres de la Fraternité qui étaient mariés avaient des maisons où ils vivaient avec leur femme et leurs enfants. Les femmes n’avaient pas le droit de recevoir tous les grades d’initiation de la Fraternité Essénienne, parce que cette branche particulière de la Grande Fraternité Blanche en Palestine était organisée exclusivement comme une organisation masculine, pour des raisons qui ne sont pas données. En conséquence, les femmes étaient acceptées dans l’organisation uniquement comme membres associés. En qualité d’associées, ces femmes avaient seulement le droit d’entrer dans l’une des branches des activités esséniennes, mais n’avaient pas le droit de suivre le cours complet d’études qui était dispensé par la Grande Fraternité Blanche. Les femmes célibataires de la communauté adoptaient souvent des orphelins afin d’aider à mener à bien les activités humanitaires.



La Fraternité Essénienne


La Fraternité Essénienne poursuivit ses enseignements en secret et en privé pendant son séjour en Palestine. Ses moines, ou ses membres masculins célibataires, qu vivaient dans le monastère situé au sommet du Mont Carmel, se consacraient à la traduction et à la rédaction des manuscrits, à la conservation des anciens documents, ainsi qu’à la mise à l’épreuve de nouvelles lois et nombreux principes afin de les ajouter au programme des études. Il est évident que la Fraternité Essénienne découvrit rapidement que l’un des plus grands besoins de la Palestine concernait une forme d’aide sociale en raison des masses de gens qui vivaient dans la pauvreté, la maladie et les coutumes primitives. Nous devons nous rappeler que la Palestine avait été un pays presque barbare jusqu’à l’arrivée de Moïse et des Enfants d’Israël et que, si les Juifs avaient une bonne éducation et une civilisation avancée, ils vivaient à l’intérieur de leur clan et ne faisaient pas grande chose pour aider ceux qui étaient païens ou étrangers à la foi juive. Le résultat fut que Jérusalem devint une ville bien construite et presque exclusivement juive, une ville entourée de murailles et réservée à ceux qui avaient adopté les coutumes juives. En dehors des murs de Jérusalem, et dans toutes les petites localités de Palestine, il y avait beaucoup de pauvreté, de maladie et de souffrance. Pour cette raison, les Esséniens ne se consacrèrent pas exclusivement à l’organisation d’écoles pour répandre leurs principes, mais ils entreprirent aussi d’aider les pauvres et les nécessiteux, par l’application pratique de leurs principes mystiques.


Au cours des quelques années qui précédèrent la naissance de Jésus, les Esséniens avaient établi un grand nombre de grottes, de maisons et de lieux de retraite retirés où les malades, les nécessiteux, les étrangers pouvaient y trouver soulagement et aide. Certains de ces lieux étaient petits, de peu d’importance, et se trouvaient le long de certaines routes afin que les pèlerins puissent s’arrêter la nuit pour se protéger des orages ou trouver des conseils et une main secourable. Cependant, quelques-uns de leurs établissements étaient vastes et ressemblaient presque à des hôpitaux. En fait, on les appelait hospices et ils fonctionnaient comme tels. C’est dans cette forme de travail que nous trouvons l’origine des hospitaliers, ces hommes qui se consacrèrent à l’établissement d’hospices et qui formèrent un ordre de chevalerie et une organisation à part. Les Esséniens établirent un refuge juste à l’extérieur des enceintes de Jérusalem et de quelques autres grandes villes. Celui de Jérusalem, appelé la Porte des Esséniens, a été découvert, il y a quelques années, et en partie restauré comme un haut lieu historique.


Ainsi, juste avant la naissance de Jésus, nous trouvons une situation très intéressante en Palestine. Nous voyons les Juifs de stricte obédience organisés en une seule secte bien définie, et que les Juifs qui avaient adopté des croyances hérétiques divisés en un certain nombre de sectes, chacune essayant de surpasser les autres et de les dominer. Naturellement, il y avait ceux qu’on appelait les Païens, les Grecs, les Arabes, et ceux qui n’avaient aucune croyance religieuse. Tous ces gens étaient censés vouer obéissance à l’empereur de Rome. Les Juifs ressentaient vivement le joug romain et les impôts prélevés par Rome, et tout particulièrement les lois romaines qui, jusqu’à un certain point, s’opposaient aux coutumes juives. Pourtant, si nous considérons la situation de notre point de vue actuel, nous dirions que les Romains avaient une attitude assez loyale à l’égard des Juifs, les exemptant de faire beaucoup de choses que les autres habitants de Palestine devaient accomplir. Les juifs avaient le droit de fêter le Sabbat le Samedi, de fermer leurs magasins et d’une façon générale, de n’effectuer aucune activité commerciale ce jour-là. Les chefs Juifs avaient le droit d’établir certains règlements concernant les gens qui appartenaient à leur foi, sans que les Romains s’y opposent. C’est ainsi que les Juifs s’efforcèrent de faire de la Palestine une puissance juive, tout en s’acquittant de leur devoir d’obéissance envers l’empereur de Rome. Cela demandait de la diplomatie des deux côtés, et nous pouvons comprendre que les exagérations de tout fanatique ne pouvait manquer de provoquer des troubles, car Rome veillait toujours soigneusement à ce qu’aucune loi promulguée par les Juifs, ne devint un obstacle à sa puissance. Ajoutez à cela le fait que les Juifs, au fond d’eux-mêmes, désiraient vivement se débarrasser de la domination romaine et qu’ils croyaient que cela ne pouvait se faire que la venue d’un Grand Messie, d’un grand chef qui sortirait de la Maison de David pour diriger et gouverner le peuple élu de Dieu.


Dans toute la liturgie de leurs synagogues, dans toutes leurs prières, les Juifs s’exprimaient ou impliquaient toujours l’espoir fervent que le jour n’était pas loin où ils seraient gouvernés par un grand seigneur ou roi juif, comme dans le passé, et qu’ils n’auraient alors plus à obéir aux lois de l’empire romain. Nous voyons dans des documents que certains individus de cette époque ressemblaient beaucoup, dans leur comportement, à certains d’aujourd’hui. Ces individus comprenaient parfaitement ce pour quoi les Juifs priaient et ce qu’ils attendaient, et ils profitaient de cette situation. Ainsi, nous voyons que, de temps en temps, un personnage méconnu du peuple juif, voire même qui n’appartenait pas à la race juive, rassemblait soudain des disciples et se proclamait le héraut qui annonçait la venue du Sauveur ou du Messie qui libérerait les Juifs et leur rendrait leur terre pour leur seul bénéfice, sous leur seule domination. Durant les quelques siècles qui précédèrent la naissance de Jésus, il apparut une centaine ou plus d’individus de ce genre. Les gens naïfs et sans instruction se rassemblaient autour de ces chefs qui s’étaient désignés tout seuls et les soutenaient en les aidant souvent à attirer un nombre encore plus grand de disciples. Finalement, ils finissaient par découvrir qu’ils avaient été trompés et que le Messie annoncé ne venait pas, ou bien si on leur en présentait un, il se révélait comme étant fait uniquement de chair, à l’image de ceux qu’il était soi-disant venu sauver.



Les Esséniens et le Messie


Les autorités juives considéraient avec méfiance et dédain toute proclamation et tout mouvement qui tendait à annoncer la venue du Messie, en dépit du fait qu’elles priaient pour que cet événement se réalise et qu’elles espéraient réellement qu’il se réaliserait. D’autre part, l’empire romain avait tiré d’amères leçons de l’apparition de ces faux prophètes et de leurs petits groupes de fidèles. Toute tentative de la part de quelque meneur pour faire accepter au peuple juif un faux Messie, se terminait par des émeutes parmi les gens de Palestine et par des tentatives pour chasser les fonctionnaires romains locaux. Cet état de fait, qui durait depuis tant d’années, avait obligé l’Empire Romain, non seulement à maintenir une armée en Palestine, mais aussi à y avoir des gardes spéciaux et des espions qui avaient pour mission de se mêler au petit peuple et d’écouter tout ce qui pouvait annoncer la proclamation ou la présentation d’un nouveau Messie pour les Juifs. Beaucoup de ces faux prophètes et de ces faux Messies avaient été persécutés officiellement par les Romains comme des traîtres et comme des meneurs d’émeutes et de rébellion. Les Juifs eux-mêmes avaient parfois lapidé, jusqu’à ce que mort s’ensuive, de faux prophètes qui avaient été la cause d’agitation et de mécontentement parmi leur propre peuple.


Chez les Esséniens, on croyait aussi à la venue d’un Messie, car les Esséniens savaient que, pour chaque cycle important dans le processus de l’évolution de la civilisation, un grand Avatar ou messager de Dieu était venu pour apporter aux gens de nouvelles leçons, de nouvelles idées et de nouvelles règles. Ils savaient aussi, grâce à leur étude des lois naturelles et spirituelles, que le temps n’était pas loin où un grand Sauveur apparaîtrait aux générations montantes qui formeraient la nouvelle civilisation de cette partie du monde. Néanmoins, ils savaient également qu’un tel messager ne sortirait pas nécessairement de la Maison de David, de la foi juive, ni même de la race juive. Ils se rendaient compte qu’un tel Avatar ne serait limité par aucune croyance, aucune secte, et qu’il appartiendrait à la civilisation du monde, et non pas à celle d’un pays en particulier. Nous pouvons voir, dans cette croyance des Esséniens, une grande leçon pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui. Actuellement, dans ce vingt et unième siècle, nous entendons souvent proclamer qu’un Grand Sauveur est né pour le monde, qu’il a été formé dans une école particulière, et qu’il va se manifester comme le nouveau Christ du nouveau cycle. Il est souvent dit que ce nouveau Sauveur appartient à une certaine secte religieuse et que ses disciples et ses apôtres ont été choisis parmi les fidèles d’un mouvement bien déterminé.? Certains ajoutent qu’il se montrera comme un messager uniquement à ceux qui partagent certaines croyances. Le fait que de telles idées puissent être acceptées de nos jours dépasse notre entendement. Nous, qui pouvons plonger nos regards dans l’avenir, nous rendons compte que le prochain Grand Sauveur du monde, le prochain Christ de l’homme et Fils de Dieu naîtra libre de toute organisation, secte, religion ou mouvement qui se limite à certaines personnes, à certains peuples, à certaines races ou à certains fidèles de telle ou telle croyance.


Comme nous l’avons dit, les Esséniens attendaient un Messie, et ils croyaient fermement qu’il serait la réincarnation de l’un des anciens Avatars et qu’il agirait comme eux-mêmes avaient agi. Ils pensaient que ce nouveau Messie viendrait avec un nouveau message et de nouvelles idées destinées à tous les peuples, à toutes les croyances et à tous les pays. Les chefs juifs croyaient exactement le contraire. Ceux-ci ne voulaient pas et n’auraient pas toléré un Messie venant avec de nouvelles lois, de nouvelles règles et de nouvelles révélations. Ils avaient du mal à maintenir la stricte orthodoxie de leurs fidèles. Ce qu’ils voulaient, ce pourquoi ils priaient, c’était un Messie qui sortirait de leur race et de leur rang, un Messie qui continuerait à prêcher les anciennes traditions du Judaïsme et à défendre ses lois et ses coutumes, et qui ramènerait la gloire et la puissance anciennes du Judaïsme primitif.


Telle était la situation du pays lorsque Jésus naquit en Palestine. Juste avant sa naissance, les mages de la Grande Fraternité Blanche vinrent de différents pays en Palestine pour annoncer à la Fraternité Essénienne qu’un décret avait déclaré que l’heure était venue pour la naissance du nouveau fils de Dieu. Par l’astrologie et par d’autres méthodes permettant de déterminer les intentions et les manifestations cosmiques, les Esséniens et les membres de la G.F.B. savaient où et quand il convenait d’attendre le Messie, maintenant que l’heure de sa naissance était venue. Ainsi, les Mages étaient en Palestine au moment de la naissance de Jésus, et ils apparurent pour rendre hommage à l’enfant. La mère et le père de Jésus avaient vécu dans la communauté Essénienne. Joseph était membre des plus hauts degrés de la Fraternité, tandis que Marie était une jeune fille qui avait des fonctions de Vestale dans l’un des temples de la Fraternité. C’est ainsi que Jésus naquit au sein de la Fraternité Essénienne. Cependant, cette Fraternité ne constituait pas une religion ni une église, ni même réellement une secte. Si tous les Esséniens appartenaient à la race aryenne, ils ne constituaient pas une nation composée d’une seule nationalité. Il nous semble tout à fait évident que si un messager devait naître et représenter toutes les nations, tous les peuples, toutes les langues et toutes les croyances religieuses, il ne pouvait manquer de naître parmi les Esséniens pour satisfaire à toutes les conditions. Les Esséniens ne s’étaient jamais opposés à la foi juive, ne l’avaient jamais condamnée d’aucune façon, et pourtant aucun d’entre eux n’était juif, ni par la religion ni par le sang. Ils n’avaient pas critiqué les croyances des païens ou des Arabes, et pourtant ils n’appartenaient pas à ces peuples. Les Esséniens voyaient ce qui était bon dans tous les rites religieux, dans tous les enseignements religieux, même chez les Païens les plus ignorants. En conséquence, il était logique que le Grand Messie, Fils de Dieu, naisse parmi un groupe cosmopolite à l’esprit aussi large que les Esséniens.



2 — CONCLUSION


Ces quelques pages sont dédiées aux étudiants de l’occultisme d’aujourd’hui qui considèrent la G.F.B. comme une merveilleuse organisation qui a existé jadis et qui a accompli un travail merveilleux, mais qui ne comprend plus aujourd’hui qu’un groupe retiré et secret de chercheurs poursuivant les activités qui leur ont été léguées par le passé. Ces étudiants de l’occultisme, qui vénèrent ainsi très justement l’ancienne Fraternité, expriment souvent l’idée qu’il n’y a jamais eu, dans l’historie du monde, une organisation semblable à la Grande Fraternité Blanche, et que probablement, il n’y en aura jamais. Ces personnes semblent négliger le fait que, certains mouvements philosophiques, initiatiques et traditionnels mondiaux, (par exemple l’A.M.O.R.C.), ou encore des mystiques vraiment avancés et très évolués font partie de facto de la G.F.B. d’aujourd’hui et que, plus tard, les étudiants et les chercheurs rendront aux mystiques d’aujourd’hui l’hommage qu’ils rendent, eux maintenant, aux mystiques du passé. Il faut entendre par là que l’organisation actuelle de la G.F.B. dans toutes ses ramifications et par l’intermédiaire de tous ses groupements de membres de divers pays constitue réellement une nouvelle forme de la Grande fraternité Blanche, qui a de nouvelles méthodes de travail, de nouveaux champs ou travailler et de nouveaux domaines à conquérir et à amener à une perfection plus haute. Nous avons tous une tendance à admirer et à vénérer les choses de l’ancien temps, avec un respect qui implique que les choses du passé étaient les plus grandes qui aient jamais existé et que rien de ce que nous avons aujourd’hui ne les égale.



Philippe Lassire



VOS COMMENTAIRES


J’ai maintenant lu et relu tous les articles de votre site et je viens de terminer celui-ci. Cela m’a beaucoup apporté. Vu la diversité, l’universalité et la qualité des sujets, j’ai envie de me poser la question quelle peut-être la formation religieuse et spirituelle d’un homme tel que vous ?
Vous semblez être, à la fois bien européen, mais aussi avec une forte teinture de culture asiatique et orientale, agrémentée d’une démarche spirituelle que l’on ne trouve que dans les organisations traditionnelles (Franc-Maçonnerie et Rose-Croix AMORC, etc.).
Votre travail semble s’inscrire dans cette voie, car souvent vous citez vos sources. Je suis curieuse et j’espère que nous ne m’en voudrez pas. Avec mes respects et mon estime.


Bonjour Tseu Hi, je vous remercie de l’intérêt que vous me portez, mais ma personnalité profonde a-t-elle vraiment de l’importance pour les lecteurs de ce site, surtout que j’ai déjà répondu à ces questions, certes de façon fragmentaire, mais en plusieurs fois sur ce site et d’autres. Pour être clair, j’ai une formation religieuse catholique très traditionnelle et ai accompli tous les degrés de cette formation. J’ai toujours été premier en catéchisme, et j’exigeais déjà des réponses beaucoup plus précises que celles que l’on voulait bien me donner, ce qui me valut le titre d’électron libre qui me poursuit depuis des décennies, et ce dont je suis fier. Je peux me classer aujourd’hui comme un chrétien social et de civilisation. Tout au long de ma vie, j’ai élargi mon champ de conscience, à base chrétienne, par de nombreuses études complémentaires : Tao, Zen, Tantrisme, Bouddhisme, Judaïsme, Kabbale, Franc-Maçonnerie, Rose-Croix, etc.

Je ne mets aucunement en cause ma religion (ni d’ailleurs aucune des grandes religions de la Terre), car pour qu’elle soit pratiquée par le maximum d’humains, il faut qu’elle soit compréhensible par le grand nombre de pratiquants, donc de réunir sous le plus petit commun dénominateur une majorité la plus absolue possible. C’est ce que nous appelons l’église exotérique. Mais nous savons par ailleurs que toutes les forces créatrices de l’univers ne fonctionnent, ne se réalisent que par l’union des forces positives et négatives de ce même univers (le yin et le yang des chinois), il doit donc exister l’autre force, que l’on peut appeler l’église ésotérique (du grec esôterikos, réservé aux seuls adeptes). Par cette union, l’Église devient universelle et pas seulement par son nom.

Pour moi, le voyage de l’incarnation de l’être correspond à une étincelle de la Conscience Universelle (notre âme) qui part en mission de sa base divine. Au fur et à mesure de son éloignement du point central, son taux vibratoire diminue et elle devient finalement matière dense. Puis progressivement, par son action, elle remonte, passe du minéral dans le végétal, puis dans l’animal et enfin dans l’homme. Combien de fois elle doit passer dans les différents règnes, c’est hors de notre portée. En final, l’âme (l’étincelle de la Conscience Divine) est universellement consciente d’elle-même et s’accomplit dans le Tout.

Pour ceux qui voudrait à tout prix me classer dans une catégorie, je peux éventuellement dire que j’ai une approche panthéiste et encore. Le panthéisme consiste à admettre une continuité entre l’Infini et le fini, continuité qui ne peut être conçue que si l’on admet préalablement une identité substantielle entre le Principe ontologique — qui est en cause pour tout Théisme — et l’ordre manifesté, conception qui présuppose une idée substantielle, donc fausse de l’Être, ou que l’on confond l’identité essentielle de la manifestation et de l’Être avec une identité substantielle. C’est en cela et en rien d’autre que consiste le panthéisme ; mais il semble que certaines intelligences soient irrémédiablement réfractaires à une vérité si simple, à moins que quelque passion ou quelque intérêt ne les pousse à ne pas se dessaisir d’un instrument de polémique aussi commode que le terme de « panthéisme », lequel permet de jeter un soupçon général sur certaines doctrines estimées gênantes, sans qu’on ait à se donner la peine de les examiner en elles-mêmes. Pourtant, en affirmant sans cesse l’existence de Dieu, ceux qui croient devoir le protéger contre un panthéisme inexistant prouvent que leur conception n’est même pas proprement théiste, puisqu’elle n’atteint pas l’Être, mais s’arrête à l’Existence, et plus particulièrement à l’aspect substantiel de celle-ci ; car son aspect purement essentiel la réduirait de nouveau à l’Être. Toutefois, quand bien même l’idée de Dieu ne serait plus qu’une conception de la substance universelle (materiae prima) et que le Principe ontologique serait par là hors de cause, le reproche panthéiste serait encore injustifié, la materiae prima restant toujours transcendante et vierge par rapport à ses productions. Si Dieu est conçu comme l’Unité primordiale, c’est-à-dire comme l’Essence pure, rien ne saurait Lui être substantiellement identique ; mais en qualifiant de panthéisme la conception de l’identité essentielle, on nie du même coup la relativité des choses et on leur attribue une réalité autonome par rapport à l’Être ou à l’Existence, comme s’il pouvait y avoir deux réalités essentiellement distinctes, ou deux Unités ou deux Unicités.

Voici Tseu Hi, comme vous me l’avez demandé, mon approche spirituelle en cet instant, qui sait ce qu’elle sera demain.

Bien à vous et bonne réflexion.


J’ai particulièrement apprécié la totalité de ce que vous avez écrit sur les Esséniens, à la fois connus et tout compte fait si peu connus. C’est un mot qui fait partie de notre patrimoine culturel à nous chrétiens mais quelle est l’origine de ce mot ?
Merci d’avance de votre réponse.
Amicalement.


Bonjour Olivia.
Pour vous répondre le mieux possible je vais reprendre la définition qu’en fait le Dr. H. Spencer Lewis dans son livre "La vie mystique de Jésus". Cet auteur y donne un récit intéressant et détaillé de la vie des esséniens et y relate que ces continuateurs de la sagesse secrète prirent à l’origine le nom d’esséniens à Alexandrie, en Égypte. Il indique que le mot essénien vient du mot égyptien Kashai qui signifie secret. Il dit aussi qu’il y a un mot juif Chsahi qui a consonance similaire et dont la signification est secret ou silence, et ce mot se serait naturellement transformé en en essaios ou "esséniens" (J'ai déjà donné ces définitions dans le texte lui-même). Il explique comment les esséniens après avoir reçu leur initiation et accompli certains rites de lumière se vêtaient de blanc, ce qui signifiait qu’ils avaient acquis certaines connaissances ainsi que l’illumination. Cette pratique devint si commune qu’ils furent désignés sous le nom de "frères blancs". Voilà Olivia en quelques lignes votre réponse.
Bien amicalement et bonjour à Rio.


Les similitudes entre l'essénisme et le judéo-christianisme primitif sont si frappantes qu'elles l'éclairent et passionnent tous ceux qui s'intéressent aux origines de l'Église chrétienne.


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Philippe Lassire
Philippe Lassire
Auteur du site
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