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RÉINCARNATION, L’HYPOTHÈSE QUI DÉRANGE (Partie 1)


Réincarnation«Tout doit mourir, même les dieux, mais la mort des êtres est à l’image de celle du Phénix qui renaît de ses cendres : c’est une nouvelle naissance à un état supérieur et meilleur.»


L'homme peut-il prouver l’hypothèse de la résurrection ou encore celle de la réincarnation, c'est-à-dire les établir d'une manière objective et empirique qui soit acceptable pour tous les autres hommes ? On pourrait tout aussi bien demander. «Jusqu'à présent, l'homme a-t-il prouvé l'existence de Dieu d'une manière qui soit objectivement acceptable pour tous les hommes.?» En ce qui concerne de tels sujets, le recours à la perception objective de l'homme est sans efficacité du fait que le phénomène en question transcende les sens récepteurs des hommes. L'expérience mystique de ces phénomènes comporte des impressions de réalité qui sont seulement personnelles à l'individu. Il est difficile de donner de ces phénomènes une description qui soit universellement réalisée et qui soit acceptée par tous les hommes. Aussi, semble-t-il utile de faire un bref survol de la réincarnation au travers des différentes religions et des concepts philosophiques des divers mouvements philosophiques.


PROLÉGOMÈNES


À partir de 553, au Concile de Constantinople, toute la Chrétienté d'Occident a officiellement refusé de reconnaître la Loi de la Réincarnation et s'est ainsi égarée dans un cul-de-sac théologique et dans une voie sans issue. La Chrétienté d'Orient a trop insisté sur ces lois si bien que ses fidèles ont adopté une attitude négative et passive, en face de la vie et des événements, en se basant sur l'idée que la renaissance offre des occasions toujours renouvelées. L'ensemble de la Chrétienté a insisté sur l'immortalité, mais elle fait dépendre le bonheur éternel de l'acceptation d'une doctrine théologique : soyez un bon chrétien pratiquant et vous vivrez dans un ciel plus ou moins vague, ou refusez d'être un chrétien pratiquant ou négatif qui fait passivement profession de foi et allez à un enfer absurde «un enfer né de la théologie de l'Ancien Testament et de sa présentation d'un Dieu haineux et jaloux


La notion de la réincarnation — la croyance selon laquelle l’âme poursuit sa progression après la mort du corps, pour réapparaître sous une nouvelle forme physique — est presque aussi vieille que l’homme. D’abord rattachée à l’instinct tribal, elle a progressé pour devenir l’un des plus grands thèmes religieux au monde, et elle devenue, au cours des dernières décennies, un important sujet d’observation scientifique. Au moins deux milliards d’individus de notre planète sont dans la logique réincarnationniste et environ 22% des Français sont sensibles à cette hypothèse.


L'immortalité de l'âme humaine et la capacité innée que possède l'homme spirituel intérieur de mener à bien son propre salut, suivant la Loi de la Réincarnation, conformément à celle de Cause et Effet, sont les facteurs fondamentaux qui déterminent toute la conduite et toutes les aspirations humaines. Nul homme ne peut se soustraire à ces deux lois. Elles le gouvernent à tout moment, jusqu'à ce qu'il ait atteint la perfection qu'il désire et qui lui est destinée, et qu'il puisse se manifester sur terre en véritable Fils de Dieu.


Différentes croyances en la migration de l'âme persistent encore aujourd'hui. La Réincarnation est acceptée par des millions de personnes comme une croyance de remplacement à l'idée conventionnelle de l'existence immortelle de l'âme telle qu'elle était présentée dans les écrits sacrés et dans la théologie des religions monothéistes orthodoxes comme le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam.


Avant d’entamer cet exposé je vous propose, en introduction, cette pensée de JACOB BOEHME (1575-1624):


«Dieu est le centre de l'homme, mais Il habite seulement à l'intérieur de son être, à moins que l'esprit de l'homme ne fasse plus qu'un seul esprit avec Lui, auquel cas Il se manifestera dans la nature humaine, dans l'âme, l'esprit, et le désir par lesquels il se rendra perceptible aux sens intérieurs de l'homme. La volonté soumet les sens à Dieu et Dieu imprègne les sens et forme un seul être avec eux. Alors, les sens transmettent la puissance de Dieu à la volonté et la volonté les reçoit avec joie mais non sans trembler ; car elle se reconnaît indigne sachant de quelle demeure précaire elle procède. Ainsi reçoit-elle cette puissance en tombant aux pieds de Dieu et une douce humilité se dégage de son triomphe. C'est la véritable essence de Dieu, et cette essence conçue dans la volonté est le corps céleste ; on l'appelle la foi véritable et juste que la volonté a reçue par la puissance de Dieu. Elle descend dans l'esprit et demeure dans le feu de l'âme.»



DE LA RÉINCARNATION


Tôt ou tard le chercheur de la vérité mystique se trouve face à la doctrine de la réincarnation. Habituellement, à ce moment il est initié aux plus secrètes doctrines des philosophies mystiques ou, autrement, là se termine sa quête, il ferme pour toujours le livre de la révélation mystique.

Il n'est pas nécessaire pour le chercheur de connaissance plus élevée d'accepter cette doctrine afin de réussir dans sa recherche de cette connaissance. Il peut rejeter totalement cette conception et parvenir à de hauts sommets. Cependant, il doit la rejeter alors sans détour et garder un esprit ouvert en se disant : «je ne comprends pas, aussi je laisserai cela de côté, et j'attendrai jusqu'à ce que je sois convaincu que c'est vrai ou que c'est faux».

Dans le sens le plus large, la conception de la réincarnation se réfère au transfert de l'âme, après la mort, dans un autre corps ou une autre forme. Dans ce sens large, la transmigration et la métempsycose sont aussi reliées à la réincarnation. La transmigration est l'incarnation de l'âme dans un autre corps, humain ou animal avant ou après la mort. La métempsycose est la croyance en une transformation magique d'une forme de vie en une autre — supposée provoquée au moyen de la sorcellerie et de pouvoirs surnaturels. Il est évident qu'une croyance en la migration de l'âme suppose l'existence d'une âme. Comment cette conception de l'âme surgit-elle ? D'après l'étude des rites, des objets et des inscriptions, il semblerait que deux des premières expériences de l'homme donnèrent finalement naissance à l'idée de l'âme.

Nous ne pouvons pas affirmer avec certitude laquelle de ces deux expériences fut la première. Il semblerait que la conscience de l'Homo Sapiens fut d'abord extravertie. Autrement dit, la conscience de l'homme fut d'abord dominée par l'impact de l'environnement sur ses sens récepteurs. Nous pouvons donc supposer que les hommes primitifs avaient peu tendance à recourir à la contemplation.

Les forces de la nature s'imposant à l'homme, sa constatation de son incapacité à se mesurer avec elles provoqua la peur et un sentiment personnel de finitude. Psychologiquement, ce que l'homme craint lui suggère l'existence d'une condition, d'un pouvoir, qui lui sont supérieurs. Par comparaison avec la cause de ses craintes — c'est-à-dire avec le phénomène de la nature — l'homme apparut comme fini.

C'est pourquoi la première, des deux expériences de l'homme d'où émergea graduellement la conception de l'âme fut la réalisation de la majesté et du pouvoir du phénomène naturel. L'homme est conscient d'être causatif. Il peut décider de ses actes. Il peut rendre les choses et les conditions conformes à sa volonté et il peut exercer un pouvoir qui affecte son environnement. Mais les forces de la nature dépassaient les premiers efforts de l'homme pour les contrôler. Par suite, nos lointains ancêtres attribuèrent à la nature une Force Vitale. La nature fut considérée comme vivante, et, de plus, téléologique, c'est-à-dire intentionnée ou causative, tout comme l'homme.

L'autre élément important de cette dualité d'expérience qui conduisit à l'établissement de la notion de l'âme fut un élément beaucoup plus lent à germer dans la conscience humaine. Ce fut la réalisation du phénomène du Soi. Elle consista en l'introversion de la conscience de l'homme et en l'expérience d'une conscience intérieure.



Une entité intérieure


Très tôt dans son développement, l'homme découvrit que ce moi était une dichotomie, autrement dit, qu'une partie était composée de l'être physique qui pouvait être perçu aussi facilement que le monde extérieur qui l'entourait. L'autre partie du moi était plus mystérieuse. En fait, l'homme primitif y pensa comme à quelque chose d'incorporé en lui. Cette étrange partie résidant à l'intérieur de lui-même semblait le motiver ; à certains moments, elle lui donnait du courage, à d'autres moments il la craignait ou elle suscitait la curiosité. Dans son sommeil, ce «quelque chose» ressortait et chassait, combattait, s'enfuyait, mais revenait toujours a lui quand il s'éveillait.

Les anthropologues et les archéologues ont avancé certaines théories concernant la conception de ces sentiments et sensations intérieurs par l'homme primitif. Il apparaît fondamentalement que l'homme primitif pensait qu'un autre être, un double de lui-même, un esprit, était implanté en lui. Certaines civilisations croyaient que sa nature devait être seulement individuelle, c'est-à-dire qu'elle n'avait rien de commun avec les autres êtres humains. D'autres civilisations encore pensaient que cet esprit devait être de nature universelle, qu'il était une émanation du pouvoir et de la volonté des forces de la nature. Par suite, ce quelque chose, en essence, était supposé devoir être le même dans tous les hommes.

À partir de cette conception surgit l'idée que tous les hommes sont fondamentalement unis par cette entité intérieure dans leur être. Cette entité intérieure est intangible et aussi indestructible que l'air que les hommes respirent. Dans différentes anciennes civilisations, le mot qui servait pour désigner l'air (tel que pneuma chez les Grecs) était généralement employé pour désigner l'âme.

L'air est indestructible et il entre dans le corps à la naissance et en part à la mort. Mais, où va-t-il ? De plus, retient-il quelques-unes des caractéristiques du corps qu'il quitte ? L'homme nota dans sa lente montée dans la connaissance que les saisons avaient des cycles et que certains phénomènes célestes se répétaient régulièrement. Le soleil se lève, ou naît, chaque matin à l'Est et il meurt quand il se couche à l'Ouest ; puis il se lève à nouveau à l'Est le jour suivant. La vie intérieure de l'homme, son esprit ne doit-il pas être également immortel ? De plus, ne devrait-il pas revenir à nouveau dans un corps à un certain moment dans l'avenir ?

Beaucoup de peuples primitifs crurent que la mort n'interrompait pas la relation entre les hommes. Cette idée engendra alors le culte des ancêtres. Dans certaines civilisations c'est une idée courante de croire que l'enfant n'est rien de plus ou de moins qu'un «ancêtre qui naît à nouveau sur terre». Dans une tribu d'Australie centrale, les aborigènes croient que chaque enfant est la réincarnation des enfants de l'esprit laissé par les ancêtres.

Dans une tribu Indienne d'Amérique du Nord, on croyait que l'esprit avait le choix de retourner à cette vie et d'entrer dans le corps d'une femme de la famille pour former l'âme d'un enfant non encore né. Après la naissance, s'il y avait une ressemblance avec un ami ou un parent défunt, le nom de la personne morte était donné à l'enfant.

Parmi certaines civilisations européennes primitives, on pensait que «À la fin d'une certaine période, ou, en tant que résultat de rites particuliers, l'âme s'incarnait, ou plus fréquemment prenait le départ vers un autre monde, en dessous de la terre, au-delà du soleil, au sommet d'une montagne, ou au-dessous de la voûte des cieux, dans les étoiles».



La Transmigration


La doctrine de la transmigration diffère de celle de la réincarnation en ce que la migration de l'âme ne s'accomplit pas nécessairement dans une autre forme humaine. L'âme peut assumer une forme animale de manière permanente ou seulement comme un prélude à une autre incarnation. On relie à cette doctrine ce qu'on appelle les «existences simultanées». C'est la croyance selon laquelle l'homme est double, il a une contrepartie dans un autre monde qui correspond au corps terrestre et à l'âme qui y est incarnée. Ce double recevra son âme quand elle quittera le corps terrestre.

Les idées qui évoluaient lentement d'une survie après la mort, d'une existence immortelle dans un autre monde, de la réincarnation et du retour de l'âme dans un autre corps terrestre, furent graduellement incorporées dans la théologie des anciennes religions.



Les points de vue des Égyptiens sur la réincarnation


Dans les religions de l'ancienne Égypte, trois idées différentes se rapportaient aux changements de la personnalité.


1°L'union de l'âme avec le dieu. Dans le Livre des Morts qui est un ensemble de textes et de liturgies funéraires destinés à guider l'Âme dans l’après vie, nous trouvons la déclaration : «Je suis Ra», ou «Je suis Thot», par laquelle la personne affirmait son union avec le dieu. Ce fut certainement le début de la manifestation d'un principe de base du mysticisme, l'union du moi avec un dieu. C'était l'assurance que la personne avait ainsi acquis le «pouvoir de son dieu». Autrement dit, cette unité avait pour résultat une absorption des qualités divines.

2°La seconde sorte de changement de la personnalité était la transmigration dans un animal pour le temps de sa vie. Comme nous le noterons plus tard, ceci était surtout considéré comme nécessaire en tant que châtiment pour une mauvaise conduite.

3°Un troisième type de changement de la personnalité consistait en une métamorphose temporaire sous une autre forme pour le bien de l'âme de l'individu.


On notera qu'il y avait une hiérarchie de croyances en ce qui concernait les changements de la personnalité ; certaines étaient très primitives tandis que d'autres se développaient en conceptions hautement éclairées qui eurent une grande influence au cours des siècles, à la fois sur la religion et la philosophie.



Les croyances Hindoues


La réincarnation est acceptée de manière presque universelle aux Indes. En conséquence, ses philosophes et ses instructeurs religieux n’ont jamais éprouvé le besoin de justifier cette doctrine. Les principaux livres sacrés et autres qui traitent de cette doctrine sont : les Veda, les Upanishad, la Bhagavad Gita, l’Anugitâ, les Purâna, les Lois de Manu, l’Hitopadesha, Kapila, Shankarâchârya, et l’Hindouisme moderne.

Le Rig-Veda est le plus ancien et le plus important des écrits sacrés hindous. À cette ancienne période, le peuple de l'Inde était plein d'un vif plaisir de vivre et il y avait de l'exubérance dans la pensée d'une existence vertueuse et éternelle qui suivrait l'existence présente. Il y avait cependant l'idée d'un jugement cosmique, d'une décision établissant si la vie sur terre avait été une vie vertueuse qui méritait une récompense ou si l'âme devait être punie et devait recevoir un châtiment pour une mauvaise vie. Fondamentalement, les enseignements Indiens sur ce sujet expliquaient que l'âme se réincarnerait à nouveau dans un corps, de sorte qu'elle ferait des expériences qui, finalement, la purifieraient en vue d'une libération éternelle des renaissances. Nous notons ici la genèse de la doctrine du Karma.



La réincarnation dans le Judaïsme


La Réincarnation, en tant que cycle ou rotation de l'âme, était une doctrine qui formait une partie d'un système de mysticisme ésotérique dans le Judaïsme. Cependant l’orthodoxie avait tendance à la rejeter et à lui refuser une place dans la philosophie juive originelle. D’autres, y compris certains rabbis orthodoxes, acceptèrent cependant la réincarnation comme faisant partie intégrante du judaïsme. Au I° siècle, l’historien juif Flavius Josèphe parle très clairement de la réincarnation dans son célèbre ouvrage «La Guerre des Juifs». Le philosophe d’Alexandrie, Philon le Juif pénétra également l’ésotérisme des enseignements judaïques anciens et en fit des rapprochements avec la philosophie platonicienne, notamment dans ses ouvrages «De Somniis» et dans «De Gigantibus» ; Rabbi Moïse GASTER examine les croyances judaïques sur la réincarnation dans son article «transmigration», publié dans l’Encyclopædia of Religion and Ethics : «Il ne fait aucun doute que ces théories sont extrêmement anciennes dans le judaïsme. Simon le Magicien prétendait avoir connu des vies antérieures, son âme étant passée par de nombreux corps avant d’atteindre celui de Simon. La doctrine samaritaine du Taheb enseigne qu’une âme préexistante fut donnée à Adam et que, par des incarnations successives en Seth, Noé et Abraham, elle se retrouva en Moïse…».

Le Zohar (Le Livre des splendeurs) comprend cinq sections, dont l’une s’intitule «Le Livre de la Transmigration des Âmes». En voici un extrait : «Toutes les âmes sont soumises à la transmigration, mais les hommes ignorent les desseins du Très-Haut qui les regarde ; ils ignorent qu’ils sont jugés à chaque heure, au moment de venir en ce monde et de la quitter. Ils ignorent combien de nombreuses transformations et de mystérieuses épreuves ils doivent traverser et comment de nombreuses âmes et de nombreux esprits errent en ce monde, faute de pouvoir retourner au palais du Roi divin. Les âmes doivent retourner dans la substance absolue d’où elles sont issues. Mais pour y parvenir, elles doivent développer toutes les perfections dont elles portent le germe en elles ; et si elles n’ont pas rempli cette condition au cours d’une vie, elles doivent recommencer une deuxième, une troisième, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’elles aient atteint à cette condition qui leur permet de retourner s’unir à Dieu».


La réincarnation est dans le Hassidisme une croyance universelle.



La conception Bouddhiste


Théoriquement, le Bouddhisme n'enseigne ni l'existence de l'âme, ni sa transmigration. Le Bouddhisme explique qu'il y a un «cours d'existence» pour la personnalité. Cette croyance inspira l'assurance d'une continuité de la vie. Pour la personnalité, il y avait une relation à travers ses différentes existences. Dans le «vaste océan des naissances renouvelées, il y a d'innombrables cours d'existence. Les groupes d'existence sont divisés en degrés (cours ou modes de vie) les existences célestes, humaines, animales et la classification de l'être». Cette dernière classification concerne trois domaines : le monde céleste, sans forme ; le monde céleste avec formes et les mondes matériels avec leurs désirs et leur avidité.



Les idées grecques


Les Grecs reconnaissaient l'âme comme immortelle et ils reconnaissaient, qu'après la mort, elle pouvait passer dans une nouvelle Incarnation, soit dans un corps humain, soit dans un corps animal. On attribue à Pythagore l'introduction en Grèce de ce qui peut être appelé la doctrine de réincarnation. Cependant, l'historien Hérodote dit qu'elle fut inventée par les Égyptiens et que ce fut la source de la croyance des Grecs.

La réincarnation tint une place importante dans les Écoles des Mystères Orphiques, en Grèce. Les doctrines Orphiques rapportaient que l'âme de l'homme était emprisonnée dans le corps en châtiment de mauvaises actions passées. Nous voyons là conception du Karma exposée dans l'ancienne philosophie Indienne. De plus, il était déclaré que l'âme ne pouvait pas trouver la libération de la chaîne d'incarnations terrestres avant qu'elle ait acquis la lustration, c'est-à-dire qu'elle soit parvenue à la purification. Le châtiment consistait en une série de renaissances avant que la libération finale puisse avoir lieu.

Bien que la conception fondamentale selon laquelle l'âme après la mort se réincarne finalement dans un autre corps soit reconnue par tous les adeptes de cette doctrine, il existe cependant différents désaccords sur les aspects qui y sont liés. En général, l'idée des anciennes écoles Orphiques et Pythagoriciennes selon laquelle l'âme a besoin de se réincarner prédomine dans la version moderne de la réincarnation. Autrement dit, l'âme doit progresser par une série d'ajustements, de leçons spirituelles, avant qu'elle atteigne la perfection. Ces leçons sont apprises au moyen des incarnations de l'âme sur terre.

Les principaux personnages qui ont traité de la réincarnation sont les suivants : PHÉRÉCYDE DE SCYROS (philosophe grec, VI° siècle av JC) ; PYTHAGORE (philosophe et mathématicien grec, vers 582-507 av J.C.) ; HÉRACLITE D’ÉPHÈSE (philosophe grec, vers 540-480 av JC) ; PINDARE (poète lyrique grec, 522-443 av. JC) ; HÉRODOTE (historien grec, 484-425 av. JC) ; EMPÉDOCLE (philosophe et homme politique grec, 490-430 av. JC) ; SOCRATE (philosophe grec, 469-399 av. JC) ; PLATON (philosophe grec, 427-347 av. JC) ; ARISTOTE (philosophe grec, 384-322 av. JC). Il apparaît que ce dernier a accepté la préexistence et la réincarnation dans son premier dialogue EUDÈME ou de l’Âme, idée qu’il rejeta avec force dans des œuvres plus tardives.



La réincarnation durant les six premiers siècles du Christianisme naissant


La réincarnation fut enseignée par un grand nombre des Pères de l’Église et choyée par les gnostiques chrétiens, un mouvement de la tradition apostolique dédié à la préservation et à la promulgation des enseignements ésotériques de Jésus-Christ. La réincarnation était considérée fidèle à l’Ancien et au Nouveau Testament, et complémentaire à la notion de salut personnel à travers Jésus-Christ. Depuis les premiers jours du christianisme primitif, les existences terrestres répétées étaient un fait pour beaucoup de fidèles, à condition qu’elles s’inscrivent dans le cadre de la quête d’édification. Le principal architecte de cet édifice théologique fut Origène, surnommé «le prince de l’apprentissage chrétien au III° siècle» par saint Grégoire de Nysse et décrit par l’Encyclopædia Britannica comme «le plus éminent des Pères de l’Église à l’exception possible de saint Augustin». Origène se disait absolument d’accord avec Platon, pour qui l’âme divine et éternelle revêtait un corps corruptible pour surmonter les faiblesses de la chair. Cependant, la dimension visionnaire de la théologie cosmique d’Origène n’était pas toujours appréciée, les fondamentalistes préféraient une interprétation étroite et littérale des Écritures. Mais la plus forte opposition à la doctrine de la réincarnation dans la théologie chrétienne ne s’est développée qu’au IV° siècle, alors que l’Église était passée de bandes secrètes de disciples pour devenir une institution pouvant être exploitée à des fins politiques. Ce fut le passage du spirituel au temporel sur tous les plans. Les germes du bannissement de la réincarnation furent semés au moment où Constantin le Grand prit la maîtrise de l’Église en la faisant la religion d’État. Eu égard aux dons et faveurs consentis par Constantin à l’Église, les ecclésiastiques n’étaient nommés que conformément aux desseins politiques de l’empereur. L’éthique, la foi et la dévotion étaient subordonnées aux intérêts personnels et au pouvoir politique. Pour la première fois dans l’histoire de la jeune religion, l’Église se mit à attirer des Chrétiens motivés par des objectifs sociaux, économiques et politiques plutôt que désireux d’aller vers la vérité. Pour exprimer cette politique, Constantin réunit en 325 le concile de Nicée qui définira l’orthodoxie chrétienne. À partir de ce moment, la puissante union de l’Église et de l’État, constamment sous la domination de l’empereur, allait décréter ce qui était acceptable et ce qui était hérétique. L’orthodoxie reconnaissait l’existence de deux vies seulement : une vie corporelle et une autre succédant à la résurrection. Les évêques qui n’acceptèrent pas les résultats du concile, et il en eut de notables, furent rapidement écartés.

Cette scission de l’Église du début s’accentua en l’an 380 quand les autorités décidèrent de poursuivre les chrétiens insoumis et de sévir à leur encontre. L’édit de Thessalonique, décrété par l’empereur Théodose sans consultation avec les autorités ecclésiastiques, stipulait ceci : «Tous les peuples bénéficiant de notre clémence impériale doivent embrasser la foi qui, à ce que nous croyons, a été communiquée par l’apôtre Pierre aux Romains et a conservé sa forme traditionnelle jusqu’à nos jours»… «Et nous exigeons que tous ceux qui suivent cette règle de foi adoptent le nom de chrétiens catholiques, tous les autres étant considérés comme des fous hérétiques et étant condamnés comme tels à subi le châtiment divin et, par conséquent, la vengeance de ce pouvoir que l’autorité céleste nous a conféré». En d’autres termes, l’hérésie n’était plus désormais un simple péché ; elle était un crime, punissable par la mort. En l’an 385, les premiers d’une longue série de martyrs de la réincarnation furent victimes de la barbarie de l’alliance Église-État. Pourtant, pendant les 150 années qui suivirent, aucun édit officiel n’a condamné la réincarnation dans l’empire.

Ensuite, les choses s’accélérèrent au VI° siècle, sous l’emprise de l’empereur Justinien, en réponse à une demande d’interdiction de l’enseignement d’Origène par certaines factions de l’Église. Cet enseignement fut condamné en 543 lors d’un synode à Constantinople. L’empereur édicta par la suite 15 «anathèmes», ou interdictions ecclésiastiques susceptibles d’excommunication contre Origène, dont quatre traitaient directement de «préexistence» ou de réincarnation. Ensuite, il semble que Justinien ait soumis ces condamnations préliminaires à l’attention du second concile de Constantinople, concile non constitutionnel, en 553. Le pape Vigile, prisonnier de Justinien pendant huit ans, refusa de participer aux délibérations et ce sont les évêques présents (qui représentaient très majoritairement l’Église orientale) qui sanctionnèrent les exigences autocratiques de l’empereur. Bien que rien n’indique que les édits condamnant la réincarnation aient été discutés par l’assemblée œcuménique, les historiens ont présumé à tort pendant des siècles que le second concile de Constantinople les avait adoptés. En un certain sens toutefois, peu importe qu’ils aient été ratifiés ou non. Ce qui importe à savoir, c’est que depuis l’an 553, l’Église a rejeté le concept de réincarnation.

Pourquoi au juste la croyance en la réincarnation a-t-elle soulevé l’ire des autorités. Plusieurs interprétations sont possibles, mais il semble que les tenants de la réincarnation dérangeaient surtout par leur autonomie, qui avait pour résultat de réduire le pouvoir des dirigeants autoritaires de l’époque. Les tenants de la réincarnation n’étaient pas sensibles aux promesses de béatitude céleste et aux menaces de l’enfer ; ils n’avaient pas besoin de prêtres et d’objets rituels comme les guides spirituels pour les conduire sur la voie de Dieu. Œuvrant à leur propre salut, ils ne croyaient pas aux nécessités de dépendre de l’Église. Pour cela, au cours des siècles suivants, il furent pourchassés, torturés et brûlés en place publique et des communautés entières furent massacrées. Les sectes chrétiennes étaient principalement regroupées sous le nom de Cathares (de «catharsis» ou purification). Appellation utilisée pour la première fois par saint Augustin pour désigner les manichéens de Mésopotamie, tenant de la réincarnation, les cathares, qui sont toujours considérés comme de véritables chrétiens, incluaient les pauliniens de Thraces, les bogomiles de Bulgarie, les patarins des Balkans et les Albigeois du Sud de la France, et autres.



La doctrine Orthodoxe


Le Chrétien orthodoxe courant est peut-être l'objecteur le plus acharné de la doctrine de la réincarnation. Il prétend qu'elle est contraire aux doctrines et croyances chrétiennes. Il ne réalise pas qu'il n'y a rien dans la Bible, que ce soit dans les versions courantes ou révisées qui s'oppose à la doctrine de la réincarnation ou qui soit incompatible avec les principes religieux révélés. Cette doctrine peut être incompatible avec certaines croyances et certains principes théologiques propres aux églises chrétiennes, mais ces croyances et ces doctrines furent adoptées par les Pères de l'Église et les Conciles après que la Bible ait été écrite. Ce sont des postulats théologiques et non des principes chrétiens fondamentaux tels qu'ils furent révélés par Jésus ou enseignés par ses disciples.

D'un point de vue purement orthodoxe et dialectique donc, ce n'est pas la doctrine de la réincarnation qui est en position désavantageuse, mais plutôt ces croyances et doctrines qui furent ajoutées après l'époque de Jésus. Si le chrétien dévot souhaite appuyer sa foi sur la base d'une stricte orthodoxie, il constatera qu'il est plus facile d'accepter la doctrine de la réincarnation en se basant sur l'autorité des écritures, que de la rejeter en se basant sur la doctrine théologique. Ceci s'applique aussi au juif dévot en ce qui concerne la forme moderne de sa religion.

Par égard pour ceux qui peuvent demander ou trouver dans la Bible, des textes à l'appui de l'affirmation que les Chrétiens et les Juifs d'avant l'ère chrétienne croyaient à la doctrine de la réincarnation, nous attirons l'attention sur quelques points saillants et sur quelques citations, et nous suggérons qu'on leur accorde la même considération et la même analyse qu'aux doctrines théologiques qui sont considérées comme incompatibles avec cette doctrine. S'ils veulent bien être aussi tolérants et analytiques dans leur examen des quelques citations suivantes, tirées de l'Écriture, qu'ils le sont dans leurs essais de réfuter la doctrine de la réincarnation ils s'apercevront que seule la doctrine de la réincarnation peut expliquer ces passages.

Par exemple, dans les écrits pré-chrétiens, nous trouvons, dans le Livre de Job, chapitre XIV, un certain nombre de proverbes et de commentaires sur la naissance la vie et la transition de l'homme. Dans les 12 versets de ce chapitre, une déclaration est faite concernant le corps physique de l'homme et la soi-disant mort, le corps va dans la tombe et y reste jusqu'à ce qu'il «n'y ait plus de cieux». Il y est dit, ce corps ne s'éveillera jamais de son sommeil. Cependant, au 14° verset une autre déclaration est faite concernant l'homme réel, la partie qui vit réellement. Là, il est dit que l'homme réel attend qu'un changement se produise pendant les jours fixés qui suivent sa transition.

Ce chapitre entier du Livre de Job devrait être étudié et analysé, afin de comprendre le divin message qui est y contenu. Il est certain que le 12° verset ne permet pas une interprétation, qui puisse être considérée comme compatible avec la doctrine théologique de la résurrection du corps de la tombe et la vie sur terre à nouveau, dans le même corps. Le 14° verset ne permet pas d'autre interprétation que celle, que l'âme de l'homme attend le moment fixé pour le changement qui doit venir.

Maintenant poursuivons par le 33° chapitre de Job. Le chapitre entier est éclairant et en particulier la dernière moitié. Dans le verset 28 nous lisons que Dieu délivrera l'âme de l'homme de la tombe et que cette âme à nouveau verra la lumière. Dans le 29° verset, nous lisons que ces choses, Dieu «les fit souvent pour l'homme». Dans quel autre sens que celui de la réincarnation ces versets peuvent-ils être interprétés ? Si l'âme de l'homme laisse la fosse et revient à la lumière de la vie — et que ceci arrive souvent — nous n'avons pas à chercher d'autres déclarations pour soutenir la doctrine de la réincarnation.

Ces passages sont tirés des écrits Juifs et aucune attention ne leur est accordée. On n'essaie pas de les faire apparaître comme la base d'importantes doctrines religieuses, pourtant ils sont cités et l'on s'y réfère parfois comme aux autres événements complexes de la vie, parce que la doctrine de la réincarnation était alors universellement admise et comprise comme une loi physique, biologique et scientifique de l'univers.

Pour voir comment la croyance universelle en la réincarnation était considérée par les juifs durant l'époque de la mission de Jésus, tournons-nous maintenant vers les Évangiles chrétiens et considérons l'un des nombreux incidents qui révèle une parfaite compréhension de la croyance en la réincarnation. Nous attirons votre attention sur le récit où Jésus se tourna vers ses disciples, et leur posa une question qui semblerait étrange si nous ne savions rien de la doctrine de la réincarnation. Jésus demanda : «Qui dit-on que je suis ?»,. Ce que Jésus demandait ne pouvait pas avoir d'importance pour lui, à moins, qu'il ne le relie à quelque chose qui révélerait la compréhension et la perception spirituelles, qu'il espérait voir développées dans la foule. Il ne posait pas la question pour solliciter des compliments ou des louanges.

Jésus voulait voir si la foule reliait son travail à celui des prophètes qui l'avaient précédé et si elle réalisait qu'il était l'un, des anciens prophètes, revenu sur terre, comme cela avait été prédit et comme cela était attendu. Que telle était son intention est pleinement indiquée par les réponses données par ses disciples. Ils dirent que le peuple croyait qu'il était tel ou tel qui avait jadis vécu.

Puis, quand il leur demanda, qui ils croyaient qu'il était, leur réponse indiqua qu'ils savaient la raison de sa question qu'ils savaient qu'il désirait voir s'ils comprenaient, qu'il n'était pas seulement la réincarnation d'un grand prophète, mais aussi l'esprit infini de la plus haute réalisation de la filiation divine. En lisant cet incident de la vie de Jésus et en l'associant aux déclarations de Jean-Baptiste et d'autres prophètes concernant celui qui devait naître, nous pouvons réaliser que seule la doctrine de la réincarnation peut expliquer ces passages.



Lire la deuxième partie...


Philippe Lassire



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M. LASSIRE,

Bonsoir, j'ai enfin trouvé l'endroit où l'on commentait. Je ne crois pas du tout à la réincarnation et je ne comprends pas comment on peut relier la doctrine de la réincarnation avec la vie de Jésus et les déclarations de Jean-Baptiste. Ils peuvent bien avoir été guidés par Dieu, non ? je n'ai pas fait de théologie, mais je suis beaucoup allée au caté et j'ai pas mal bûché l'histoire sainte dans le temps. Cela a eu pour effet de me poser cent mille questions, mais pas celle-là. Cela étant, il m'arrive d'en parler avec des gens.

La notion d'âme est pour moi une notion d'animation, de vie... et cela est très perceptible quand on voit une personne décédée : une enveloppe vide et malheureusement, ayant une très grande famille, j'ai bien été obligée d'en voir des personnes décédées. Certaines possédaient une sérénité incroyable, d'autres, on ne voyait plus rien.
Je me demande si cette hypothèse de la réincarnation n'est pas pour les gens qui ont peur une façon de se dédouaner de la mort. Je n'ai pas les mêmes mots que vous pour en parler car vous le savez pour me lire chez Armelle , je n'ai pas fait d'études de philo (à part la philo du bac) et que je suis plus inspirée par les traits d'esprit que par la conscience, l'inconscient, le moi, le surmoi et l'au-delà.

Mais j'ai toujours plaisir à vous lire et vous voyez, pour une fois, je n'ai pas dit de bêtises.
Amicalement.


Chère Nicole, je suis ravi de votre visite sur mon site, car au fil des messages sur le blog d’Armelle, je me suis habitué à votre personnalité, beaucoup plus profonde que vous voulez bien le laisser paraître, et vos remarques entraînent bien souvent à réfléchir en profondeur ; vous êtes en quelque sorte une muse.

Bon ! venons en maintenant au sujet. Dans mon écrit, je ne pense pas me faire le défenseur de l’hypothèse de la réincarnation. Comme pour beaucoup d’études, il existe dans ce domaine particulier trois hypothèses : la résurrection, la réincarnation, le néant (matérialisme absolu) que les habitants de la Terre transforment en croyance. Ayant une assez bonne connaissance des hypothèses : résurrection et matérialisme, j’ai essayé de faire une réflexion un peu plus approfondie sur la réincarnation en essayant d’aller au-delà des croyances issues de la foi des religions du Livre. Il y a quand même plus de 2 milliards d’individus sur la planète qui croient à la réincarnation, y compris 25% de Français, ce n’est pas rien, et cela mérite qu’on y réfléchisse, car cette hypothèse (disons croyance pour une majorité) est aussi vieille que l’homme. D’abord rattachée à l’instinct tribal, elle a progressé pour devenir l’un des plus grands thèmes religieux au monde et elle est devenue, au cours des dernières années, un important sujet d’observation scientifique.

Pour finir et pour être très court, je pose simplement une réflexion de base. Pourquoi naissons-nous tous inégaux, alors que toutes les âmes sont dites pures et sans antécédents ?


Bonjour !
Cest vrai que moi-méme je suis assez perplexe vis-à-vis de la réincarnation. J'ai eu une éducation trés religieuse et la seule chose que j'espére c'est qu'il y ait quelque chose aprés la mort! Ce serait vraiment dommage que l'on disparaisse définitivement! Pour ma part, je suis trés attirée par la vie des années 1800-1900 aux États-Unis, même que cela m'obséde tous les jours alors que notre époque me laisse complétement indifférente. Je ne pense pas que cela soit dû à une éventuelle réincarnation, enfin je ne le pense pas. Peut-être est-ce seulement dû un mal de vivre ou à la misére que notre monde connait maintenant, je ne sais pas. Bref, peut-être un jour quelqu'un pourra-t-il m'éclairer.
Bonne continuation.


Bonjour Judith,
Il y a, aujourd'hui de très nombreuses personnes, ayant reçu une bonne éducation religieuse, qui souffrent de ne plus être en harmonie avec les dogmes de leur foi. Les quelques lignes d’ANDRÉ PEZZANI (1818-1877) qui suivent peuvent peut-être vous donner quelques indications supplémentaires: « Sans la croyance aux vies antérieures et à la préexistence de l’âme, rien ne s’explique, ni la venue d’une nouvelle âme dans ce monde terrestre, ni les maux qui l’affligent, ni la répartition disproportionnée des richesses, ni l’inégalité des intelligences et de la mortalité. Sans cette croyance, la justice de Dieu disparaît dans le monstrueux fantôme du hasard. On ne comprend ni ce qu’est l’homme, ni d’où il vient, ni où il va, car le Péché Originel, étant le même pour tous, ne rend pas compte du sort particulier des individus. D’une manière générale, il n’explique pas toutes les différences entre eux ni toutes les difficultés particulières qu’ils rencontrent. En revanche, si vous admettez la préexistence de l’âme, le dogme du Péché Originel brille de tout son éclat, car le péché devient le résultat des fautes personnelles dont l’âme doit se purifier. La préexistence de l’âme, admise dans le passé, entraîne logiquement la pluralité des existences successives dans l’avenir pour toutes les âmes qui ne sont pas arrivées au but et ont encore des souillures à laver, des imperfections à effacer. Pour entrer dans le cercle du bonheur et quitter le cercle des voyages, il faut être pur ».
Bonne réflexion et bon épanouissement.


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Philippe Lassire
Philippe Lassire
Auteur du site
top-philo.fr



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